Avant l'amendement de la loi électorale, il était prévu que parmi les 567 députés, 420 seraient élus au scrutin uninominal et 120 autres au scrutin de liste[2] et 27 (soit 5 %) seront directement nommés par le nouveau président al-Sissi. Pour être valables, les listes devront comporter un certain nombre de femmes, des membres de la minorité copte ou encore de représentants des couches populaires.
Après l'amendement de la loi électorale, il est désormais prévu que le Parlement soit composé de 596 députés, 448 (soit 78,87 %) seraient élus au scrutin uninominal et les 120 (soit 21,13 %) autres au scrutin de liste[3]. 28 députés seront nommés par le président à l'issue des législatives[4]. Par ailleurs, le scrutin se déroulera dans les vingt-sept gouvernorats ainsi que dans les ambassades d'Égypte pour les citoyens résidant à l'étranger[5]. Ainsi, le scrutin se déroulera en deux étapes, à deux tours chacune[5]. La première étape concernera les quatorze premiers gouvernorats, tandis que la deuxième concernera les treize restants[5]. Il est à noter que le deuxième tour de la première étape sera suivi du premier tour de la deuxième étape[5].
La part prépondérante du scrutin uninominal a été critiquée par les partis émergents, qui le jugent inéquitable et favorable au pouvoir en place car se prêtant facilement à des pratiques clientélistes[9].
Mohamed Morsi fixe alors les élections législatives, servant à former la première législature de la Chambre des représentants, nouvelle chambre parlementaire remplaçant l'Assemblée du peuple créé par la Constitution de 2012, à partir du et se quatre étapes pour une durée de deux mois[15]. Le [16], ces élections sont annulées par la justice, à cause d'une nouvelle invalidation de la loi électorale[17]. Morsi les reporte alors pour octobre 2013[18].
Le , le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi amende la loi électorale précédemment censurée par la Haute cour constitutionnelle[3]. Par conséquent, les élections sont reportées[réf. souhaitée].
Le , elles sont de nouveau fixées par le président de la Commission électorale, Ayman Abbas[26]. Ainsi, les élections se dérouleront en deux étapes[5]. Les expatriés pourront voter le [5], tandis que la première étape se déroulera entre les 18 et [5] pour le premier tour, puis du 26 au [5] pour le second tour. Le premier tour de la deuxième étape, qui se déroulera du 21 au [5], sera suivi d'un second tour entre le 30 novembre et le [5].
Selon plusieurs analystes, cités par le journal Le Monde le scrutin serait symbolique et son résultat ne ferait aucun doute[26]. Selon eux, le but de ces élections serait de rassurer les alliés occidentaux[26]. Le nouveau Parlement serait donc selon eux un « Parlement croupion »[26].
Selon Hazem Hosni, professeur de sciences politiques égyptien, la nouvelle législature ne serait pas « un Parlement représentant le peuple, mais un Parlement représentant le président »[26].
Pour sa part, Mathieu Guidère, professeur en géopolitique, considère que « ces élections visent à calmer une partie de l'opinion publique nationale et internationale qui soutient la lutte de Sissi contre le terrorisme mais qui n'accepte pas la dérive autoritaire »[26] et que « le nouveau parlement permettra juste la mise en place d'une démocratie de façade, mais il n'aura pas de réels pouvoirs en raison des enjeux sécuritaires du pays »[26].
Enfin, Karim Bitar, directeur de recherche à l'IRIS juge estime que « les libéraux et les progressistes restent divisés et manquent de leadership »[26].
Forces en présence
Les partis en lice sont l'Alliance républicaine des forces sociales, l'Appel de l’Égypte, le Bloc du réveil national indépendant, les Cavaliers de l’Égypte, la Liste de l’Égypte, le Parti de la lumière et Pour l'amour de l'Égypte[28].
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Droite
Afin de donner une majorité parlementaire au président al-Sissi, la coalition électorale de la Délégation égyptienne (Wafd) est formée à partir du mois de juin. Initiée par le journaliste nasséristeMohamed Hassanein Heikal et négociée sous la direction de l'ancien ministre Amr Moussa et de l'ex-chef des renseignements Mourad Mouafi, cette alliance de formations libérales et laïques pro-Sissi fédère le parti Néo-Wafd, le Parti social-démocrate et le parti de la Conférence (Al-Moatamar) fondé par Moussa[29].
Également approché par Moussa et Mouafi (contrairement au Mouvement national d'Ahmed Chafik, Al-Haraka Al-Wataniya)[29], le Parti des Égyptiens libres a décidé de ne pas prendre part à cette coalition, d'ailleurs concurrencée par une autre alliance pro-Sissi, le Courant indépendant, créée autour du Parti nassériste arabe démocratique[30].
Malgré la ressemblance du nouveau régime, autoritaire et prétorien, avec l'ancien régime déchu en 2011, le Parti national démocratique (PND), au pouvoir sous Sadate et Moubarak, sera absent du scrutin. En effet, le , une décision du tribunal des référés du Caire a interdit aux hauts responsables du PND, dissout en 2011 par la Haute cour administrative, de se présenter aux élections[19], ce qui n'empêche pas les opposants à al-Sissi de dénoncer un éventuel retour des dignitaires de l'ancien régime (les felouls)[9].
Gauche
Au même moment, une autre coalition se crée, à gauche, autour du Courant populaire fondé par Hamdine Sabahi, candidat malheureux à l'élection présidentielle. Baptisée « Coalition pour la justice sociale et la démocratie » ou Courant démocratique[9], elle comprend notamment le Parti de la Constitution (Al-Dostour) de Mohamed el-Baradei (également approché par Moussa afin d'intégrer la coalition présidentielle)[9], l'Alliance populaire socialiste, le Parti de la justice (Al-Adl), le parti de l’Égypte libre (Misr Al-Horriya) d'Amr Hamzaoui(en) (militant des droits de l'homme) et le Parti de la Dignité (Al-Karama)[31].
Le mouvement Tamarod (« rébellion »), qui a été à l'origine des manifestations anti-Morsi en 2013, a également annoncé, dès le mois d', sa volonté de participer au scrutin, avec pour objectif « un parlement représentatif de la Révolution, contrairement à celui de 2012 »[32].
Islamistes
Spoliés de leurs victoires électorales de 2012 et durement réprimés à la suite du coup d’État de 2013, les partisans des islamistes pourraient boycotter massivement les élections, comme ils l'ont fait lors de la présidentielle du mois de mai, pour laquelle le taux d'abstention aurait été de 54,5 % selon les autorités, mais de 65 % selon Sabahi[33].