Il se peut que ces informations soient de nature spéculative et que leur teneur change considérablement alors que le scrutin approche puis passe. La dernière modification de cette page a été faite le 6 décembre 2024 à 00:44.
Les élections législatives irlandaises de 2024 ont lieu le afin d'élire les membres du Dáil Éireann, la chambre basse du parlement irlandais, l'Oireachtas.
Ces élections ont lieu de manière anticipée, après un accord entre les partis politiques pour avancer le scrutin qui aurait dû se dérouler au plus tard en mars 2025.
Contexte
Arrivée en tête du Sinn Féin
Les élections législatives du aboutissent à un parlement sans majorité. Le scrutin voit la victoire surprise du Sinn Féin, le parti décrochant la première place en termes de suffrages. Ce bon résultat est paradoxalement amputé en termes de sièges par le nombre peu élevé de candidats du parti, fruit d'une stratégie électorale prise bien avant les sondages favorables de fin de campagne. Anticipant de faibles résultats après ceux décevants obtenus de manière répétée lors des européennes et des municipales de l’année précédente, le Sinn Féin ne présente en effet que 42 candidats pour 160 sièges à pourvoir afin d'éviter que les voix supposées peu nombreuses de ses électeurs ne se dispersent sur un trop grand nombre de candidatures lors de ces législatives[1]. En comparaison, le Fianna Fáil et le Fine Gael présentent respectivement 84 et 82 candidats. Le bon résultat du Sinn Féin pose la question de sa participation à un gouvernement de coalition, les liens passé du parti avec l'organisation terroriste de l'Armée républicaine irlandaise (IRA) l'ayant jusqu'à présent toujours exclu d'une telle participation[2].
Les négociations en vue de la formation d'un nouveau gouvernement de coalition stagne pendant plus d'un mois, les trois principaux partis ne parvenant pas à s'entendre. Le Fianna Fail réitère son refus de s'associer avec le Sinn Fein et exprime le souhait de renouveler son alliance avec le Fine Gael du Premier ministre Leo Varadkar[3]. Ce dernier privilégie cependant un passage dans l'opposition au vu de ses résultats en nette baisse. Un échec des négociations conduirait à un retour aux urnes, dont le Sinn Fein serait le principal bénéficiaire selon des sondages d'opinions[4]. La propagation de la pandémie de Covid-19 dans le pays en rend cependant plus urgent la formation d'un nouveau gouvernement, conduisant le dirigeant du Fine Gael, Martin Heydon, à se repositionner en faveur d'une participation de son parti à un gouvernement[5]
Les dirigeants du Fianna Fail et du Fine Gael finissent à la mi-avril par parvenir à un accord susceptible de déboucher sur la formation d'une grande coalition, tout en nécessitant néanmoins l'appui d'autres partis[6]. Le Fianna Fail, le Fine Gael et les Verts s'entendent ainsi le sur la formation d'un gouvernement de coalition. L'accord, finalisé le suivant, prévoit notamment une rotation du titulaire du poste de Premier ministre entre le Fianna Fáil et le Fine Gael, tandis que les Verts obtiennent la mise en place d'un plan ambitieux en matière d'écologie[7].
Le , conformément à l'accord de coalition, Micheál Martin démissionne de ses fonctions de Premier ministre, et les cède à Leo Varadkar, élu pour lui succéder en obtenant 87 voix des 160 députés de l'Assemblée[8].
Leo Varadkar annonce le à la surprise générale sa démission de chef du Fine Gael et qu'il renoncera au poste de Premier ministre au profit de son successeur, peu de temps après l'échec des référendums constitutionnels sur la définition du foyer et le rôle des femmes dans la famille[9]. Le Fine Gael le remplace quatre jours plus tard par le ministre de l'Enseignement supérieur et unique candidat à sa succession, Simon Harris[10]. Il est formellement élu Premier ministre par le Dáil Éireann le , devenant à 37 ans le plus jeune chef du gouvernement de l'histoire irlandaise, un titre jusqu'ici détenu par Leo Varadkar[11].
Anticipation du scrutin
Le , les trois partis du gouvernement se mettent d'accord pour avancer la date des élections (qui devaient avoir lieu au plus tard en mars 2025) à la fin de l'année[12]. Le , le président Higgins dissout le Dáil et la date des élections est fixée au [13].
Ce mode de scrutin proportionnel plurinominal permet aux électeurs de voter directement pour des candidats en les classant par ordre de préférence, tout en étant à finalité proportionnelle. Une fois l'ensemble des bulletins dépouillés, un quota est déterminé en divisant ce total par le nombre de sièges à pourvoir dans la circonscription, plus un. Tout candidat ayant reçu un nombre de voix de première préférence supérieur au quota remporte d'emblée un des sièges à pourvoir. S'il reste un ou plusieurs siège à pourvoir, les secondes préférences inscrites par les électeurs sont prises en compte : on élimine le candidat ayant reçu le moins de premières préférences, et les secondes préférences que les électeurs ont inscrites sur ces bulletins sont répartis aux candidats concernés. Si l'un d'entre eux dépasse à présent le quota grâce à ces votes cumulés, il remporte un siège. À défaut, ou s'il reste encore des sièges à pourvoir, l'on procède à nouveau à l'élimination du candidat restant ayant recueilli le moins de suffrages cumulés, et ainsi de suite jusqu'à ce que tous les sièges aient été pourvus. Selon la répartition des votes, il est possible que les candidats restants n'atteignent pas le quota, auquel cas le siège est attribué au dernier en lice après élimination de tous ceux ayant recueilli moins de votes cumulés[14]. Les députés élus sont appelés Teachta Dála, abrégé en TD.
Réforme des circonscriptions
Les résultats préliminaires du recensement de 2022 dénombrent une population de plus de 5,1 millions d'habitants, ce qui nécessite l'élection d'au moins 171 députés[15]. La Commission électorale étant tenue de recommander un nombre compris entre 171 et 181 en vertu de l'article 16.6.2° de la Constitution irlandaise selon laquelle il doit y avoir un député élu pour au moins 20 000 habitants et 30 000 au plus[16], elle propose en août 2023 de fixer le nombre de députés à 174, à élire dans le cadre de 43 circonscriptions du Dáil, soit une augmentation de 14 sièges et de quatre circonscriptions[17]. Il s'agit du premier examen des circonscriptions effectué par la Commission établie en vertu de la loi électorale de 2022, alors qu'il était auparavant effectué par une commission de circonscription. Les recommandations de la Commission sont mises en œuvre par la loi électorale de 2023(en)[18].
↑Traditionnellement eurosceptique, le Sinn Féin a évolué au cours des années 2010 vers une position critique, mais non hostile, sur l'Union européenne, s'opposant notamment au Brexit.