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L'élection intervient deux ans après la mort du président Félix Houphouët-Boigny. Son successeur par intérim en qualité de président de l'Assemblée nationale, Henri Konan Bédié, l'emporte largement au premier tour dans le contexte d'un important boycott du scrutin, les principaux opposants ayant été empêchés de participer.
S'il encourage la stabilité nationale, Henri Konan Bédié est cependant accusé de corruption[2], ainsi que de répression politique. Il poursuivit cependant la politique économique libérale de son prédécesseur.
Candidatures
Exclusion des principaux candidats
Alassane Ouattara
Ancien premier ministre, Alassane Ouattara est empêché de se présenter en 1995 à la suite d'une réforme du code électoral du qui stipule que les candidats à la présidence doivent prouver leur ascendance ivoirienne[3]. Travaillant au FMI, et ayant pris ses distances avec le PDCI, il devenait l'un des mieux placés pour battre Henri Konan Bédié. Mais, la mise en place du "concept d'ivoirité" a ruiné ses espoirs.
Laurent Gbagbo
Candidat contre Félix Houphouët-Boigny en 1990, il décide de boycotter le scrutin afin d'apporter son soutien à Alassane Ouattara qui deviendra plus tard son rival.
Candidatures acceptées
La liste des candidats fut dévoilée par le Conseil constitutionnel le . Deux candidats ne purent se présenter car ils n'avaient pas recueilli les 5 000 parrainages nécessaires pour se présenter. Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et deux autres candidats furent disqualifiés, non-qualifiables ou bien qualifiables mais ont tous préféré boycotter le scrutin du .
Le , le nom des candidats est dévoilé par le Conseil constitutionnel. Le lendemain, les candidats partent en campagne électorale pour quinze jours. Henri Konan Bédié se propose pendant cette campagne de rencontrer les partis de l'opposition, une proposition qui reste cependant sans suite. Francis Wodié fait quant à lui surtout campagne sur le fait que le PDCI était déjà au pouvoir depuis plus de quarante ans.
Boycott du scrutin
Le RDR, fondé un an auparavant soutenait la candidature d'Alassane Ouattara. Mais, pendant que celui-ci était à New York pour travailler au FMI, le code électoral fut modifié, ce qui l'empêcha de se présenter. Le parti de l'opposition ayant pris ses distances avec le PDCI dès appela au boycott du scrutin et à l'abstention chez les électeurs.
Le FPI, quant à lui déjà présent en 1990 face à Félix Houphouët-Boigny avait l'intention de présenter une nouvelle candidature par l'initiative de Laurent Gbagbo. Mais celui-ci décida d'apporter son soutien au parti d'Alassane Ouattara et appela également au boycott du scrutin et à l'abstention.
Ralliements
Francis Wodié n'ayant bénéficié d'aucun soutien, il ne put rivaliser avec le président sortant et s'inclina très largement.
Seuls 56,2 % des électeurs se rendent aux urnes. L'encouragement au boycott du scrutin donne une marge confortable à Henri Konan Bédié qui est élu sans surprise avec 96,16 % des suffrages soit 1 640 635 bulletins de vote en sa faveur.
L'écart entre les candidats est encore plus important qu'en 1990. Henri Konan Bédié. Francis Wodié n'arrive en tête dans aucune région et s'incline très largement avec seulement 3,84 % des voix.