L'élection se déroule dans un contexte de crise économique et de négociations avec l'Union européenne pour une aide du mécanisme européen de stabilité alors que le pays, membre de la zone euro, est touché par la crise grecque du fait de l'imbrication entre les économies des deux pays.
Le premier tour voit s'affronter dix candidats. Níkos Anastasiádis, candidat du Rassemblement démocrate, et Stávros Malás, candidat du Parti progressiste des travailleurs (le parti du président sortant), se qualifient pour le second tour, avec respectivement 45,46 % et 26,91 % des suffrages exprimés. Parmi les candidats éliminés, seul Giórgos Lillíkas (24,93 %) obtient un score significatif. Tous les autres candidats ont un score inférieur à 1 %. À l'issue du second tour, une semaine plus tard, Níkos Anastasiádis est élu président de la République avec 57,48 % des suffrages exprimés, contre 42,52 % à son adversaire.
À la suite de divergence à propos de la réunification du pays entre les partenaires de la coalition, celle-ci éclate. De même, la crise économique de la zone euro qui frappe l'île du fait de son imbrication forte avec la Grèce a été un motif de divergences entre les partis de la coalition, les petits partis dénonçant le manque de réaction du gouvernement. Aux élections législatives du , le principal parti d'opposition, le Rassemblement démocrate, arrive légèrement en tête.
En 2013, alors que le pays éprouve de plus en plus de difficultés à emprunter sur les marchés financiers, les négociations avec l'Union européenne pour une aide du mécanisme européen de stabilité de 17 milliards d'euros et des mesures d'austérité sont quasiment bloquées. Le pays, qui a rejoint la zone euro en 2008 a vu sa dette publique exploser de 49 % du PIB à 83,3 % fin 2012[1] et son chômage doubler à près de 15 %. Le pays espère toutefois pouvoir tirer profit dans l'avenir d'un large champ de gaz récemment découvert et qui pourrait représenter jusqu'à 300 milliards d'euros[2].
La campagne a avant tout été marquée par la crise économique et le débat sur les mesures d'austérité à prendre en échange de l'aide européenne. Le candidat de la droite Níkos Anastasiádis estime urgente l'aide européenne et est prêt à renforcer l'austérité. Au contraire, Giórgos Lillíkas est le plus critique et refuse l'austérité, espérant sortir de la crise en tirant profit le plus rapidement possible des champs de gaz naturel découvert récemment près de l'île[3]. Il estime qu'une pré-vente de ces ressources pourrait permettre au pays d’échapper à toute mesure de rigueur budgétaire[2].
Sondages
Tous les sondages publiés depuis le début de l'année 2013 donnent le candidat de la droite, Níkos Anastasiádis largement en tête avec entre 38 et 42,1 % des voix. Stávros Malás, le candidat soutenu par le parti au pouvoir obtient entre 19,8 et 24,2 % des voix et enfin l'indépendant Giórgos Lillíkas entre 17,9 et 20,2 %.
Au second tour, la participation baisse légèrement à 81,6 % des voix et le candidat favori du second tour Níkos Anastasiádis l'emporte largement avec 57,5 % des voix.
Résultats de la présidentielle chypriote de 2013[5]