Une tour fortifiée est augmentée, au XIe siècle, d'une nef et d'un sanctuaire. L'église subit des agrandissements au cours des siècles, sans que son caractère roman soit modifié, faisant d'elle un modèle de style roman mosan.
Localisation
Planté sur une butte cernée par les murs du cimetière désaffecté[1], cet important édifice roman se trouve rue du Cimetière[2], dans la partie ancienne du village de Seilles, un village en bord de Meuse (rive gauche), en face de la ville d'Andenne.
Histoire
La tour (aujourd'hui clocher) est la partie la plus ancienne de l‘édifice. Tour fortifiée, ayant des murs d'1m40 à la base, elle servait de refuge [3] pour la population et défense en cas de siège. Des meurtrières sont encore visibles. Un puits permettait le ravitaillement en eau. Une nef de cinq travées y fut jointe dans la deuxième moitié du XIe siècle[1],[3]. C'est alors que la tour devient église.
Au XVIe siècle un porche fut adjoint à l'église, avec percement dans la tour. Son portail est très particulier. Il date de l'époque de Charles Quint dont on peut voir le blason (un aigle bicéphale).
Le bas-côté méridional est remanié au XVIe siècle avec percement dans le mur extérieur de baies gothiques et édification d'un faux-transept. Derrière l'autel dédié à la Vierge Marie une arcade cache l'ancienne absidiole convertie en sacristie.
Le bas-côté septentrional de l'église est rebâti à partir de 1611. Au-dessus de l'autel latéral de ce collatéral se trouve une toile illustrant le martyre de saint Etienne, patron de la paroisse[4]
À la fin du XVIIIe siècle, l'ancien chevet à fond plat de l'époque romane est remplacé par une abside polygonale.
L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques de Wallonie depuis le sous la référence 92003-CLT-0016-01[5] et figure à l'Inventaire du patrimoine immobilier culturel de la Wallonie sous la référence 92003-INV-0082-01[1].
Architecture
Tour
Cet important édifice roman, édifié en moellons de calcaire, comporte une solide tour carrée à l'ouest, antérieure au reste de l'édifice[1].
Encadrant l'imposte au motif rayonnant qui surmonte la porte en bois, cet arc en anse de panier comporte une archivolte constitué d'une voussure ornée de chevrons, d'une voussure moulurée et d'une voussure plate ornée de dix mascarons et de trois écus au centre[1]. L'archivolte est surmontée d'un larmier retombant sur deux culots ornés chacun d'un visage sculpté.
L'arc est surmonté d'une statue de saint Étienne posée sur un culot à godrons[1] et chevrons reposant sur une petite tête sculptée. La statue est protégée par un dais en pierre en forme d'arctrilobé[1] ornée de trois médaillons dont l'un porte le millésime 1550.
Le portail
Le portail.
L'arc en anse de panier.
Saint Étienne.
Visage sculpté.
Patrimoine
De belles statues de la Vierge Marie et de saint Jean (XVIIe siècle) de part et d'autre du Christ en croix (XIXe siècle) se trouvent sur le mur de chevet.
Un ancien bénitier de pierre fut transformé en fonts baptismaux. Les sculptures et décorations (quatre Évangélistes et quatre fleuves du paradis) sont typiques de l'ère gothique.
Les orgues sont de la facture de Charles Rifflart et fils (Yvoir). Elles datent de 1847.
De nombreuses pierres tombales, aux motifs proéminents, couvrent le sol de l‘église.
↑L'ancien cimetière entourant l'église est fermé aux inhumations. Il s'y trouve encore quelques tombes historiques. La ‘rue du cimetière' conduit en fait au nouveau cimetière de Seilles, à quelques centaines de mètres au nord-ouest de l'église