Après plusieurs jours d’incertitude sur son sort[4], elle est exfiltrée avec l'aide de militants syriens, en particulier le journaliste et responsable du centre de presse de Baba Amr, Ali Mahmoud Othman[5], et l'aide de rebelles de l'Armée syrienne libre[6].
Entre temps, William Daniels, photographe, et Édith Bouvier, avaient refusé de quitter la ville avec le Croissant-Rouge arabe syrien, dirigé par le régime syrien, et en qui ils n'avaient pas confiance, craignant d'être arrêtés, voire tués[4],[7]. Il est impossible pour le Comité international de la Croix-Rouge d'accéder à Baba Amr et le régime refuse la visite de la responsable des opérations humanitaires de l'Organisation des Nations unies[1].
Édith Bouvier poursuit son travail sur la Syrie, notamment avec ses collègues Céline Martelet et Hussam Hammoud, notamment sur le groupe terroriste État islamique. Ils trouvent notamment des documents offrant des explications sur la façon dont celui-ci utilise l’argent, et qu'ils remettent à la justice française[8]. Avec Céline Martelet, elle documente les exactions et spoliations perpétrées par les djihadistes via la communication de propagande du groupe[9] et travaillent également sur la défaillance dans la lutte contre le terrorisme que constitue, selon elles, l'absence de rapatriement et de procès des combattants français de l'organisation terroriste[10].
Cette section est liée à une affaire judiciaireen cours (mars 2024). Le texte peut changer fréquemment, n'est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N'hésitez pas à participer à l'écriture de synthèse de manière neutre et objective, en citant vos sources. N'oubliez pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement et définitivement établie.
Victime de tentative d'homicide
Une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris, pour le « meurtre » de Rémi Ochlik et sur la « tentative de meurtre » d’Édith Bouvier. Le régime syrien est suspecté d'avoir commis l'attaque. En 2014, les faits sont requalifiés en « crimes de guerre » et le dossier est alors confié au parquet antiterroriste, Pôle Crimes contre l’humanité[12],[13],[14]. La famille de Marie Colvin porte plainte en 2016 aux États-Unis contre le régime de Bachar el-Assad, qu’elle a accusé d’avoir « délibérément, et avec préméditation, tué (la journaliste) en déclenchant un bombardement ciblé. »[15],[16] et remporte le procès[17],[18].
Financement de terrorisme
En 2024, avec sa coautrice Céline Martelet, elle est condamnée en première instance par le tribunal de Paris pour « financement du terrorisme ». Les deux femmes ont notamment transféré plusieurs centaines d'euros à la mère d'une djihadiste française pour tenter de lui permettre, avec sa famille, de quitter l'État islamique[19]. L'argent devant servir à payer des passeurs pour faire sortir plusieurs femmes de Syrie ou d’Irak[20]. Un ancien avocat, à l'époque chargé de la défense de jihadistes, qui a sollicité les journalistes pour obtenir le contact d'un soldat irakien, est également condamné pour le même motif, mais à une peine plus lourde. Il aurait tenté de corrompre un officier de l'armée irakienne, pour permettre l'exfiltration du djihadiste français Maximilien Thibaut, lors du siège de Mossoul[21],[22]. Les deux journalistes font appel de cette décision[23],[19].
Après le verdict, Philippe Val délivre sur Europe 1 une chronique sur l'affaire, jugée fallacieuse et malhonnête par Arrêt sur Images, qui dénonce une manipulation des faits. Cette chronique, reprise sur les réseaux sociaux par les milieux de la fachosphère, ce qui entraîne des injures et menaces de mort sur les réseaux sociaux envers les deux journalistes[24],[23],[25].
Œuvres
Publications
Chambre avec vue sur la guerre, Flammarion, 2012
Un parfum de djihad, Plon, 2018, avec Céline Martelet
Le cercle de la terreur, Plon, 2022, avec Céline Martelet[10],[26]
↑Tiffen Le Gall, La stratégie de communication du groupe État Islamique, sociologie d’un discours guerrier et violent de propagande et de sa réception par le droit pénal français, , 496 p. (lire en ligne), p. 113, 114, 186, 200
↑ a et bChristophe Ayad, « « Le Cercle de la terreur », chronique des erreurs qui ont permis à l’Etat islamique de survivre », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Agence France-Presse, « Financement du terrorisme: une des journalistes jugées dit avoir agi par « humanité » », Mediapart, (lire en ligne, consulté le )
↑« Financement du terrorisme : prison avec sursis requise contre un ex-avocat et deux journalistes », Figaro, (lire en ligne, consulté le )
↑« « La Cage : une Française dans le djihad », sur Arte Radio : vivre au cœur de l’organisation Etat islamique », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )