Les Æmilii (au singulier: Æmilius) sont les membres de la gens Æmilia, l'une des familles patriciennes les plus importantes et les plus influentes de l’histoire romaine.
Plutarque rapporte un certain nombre de légendes sur les rapports possibles entre le deuxième roi romainNuma Pompilius et le philosophe et mathématicien grec Pythagore. Le biographe grec ajoute cependant qu'il ne fait que regrouper toutes ces traditions, en expliquant pourquoi elles sont apparues et pourquoi elles peuvent être réfutables :
La gens est réputée descendre de Mamercus, un fils de Numa qui est surnommé Æmylos ou Aimilios pour son raffinement et ses talents oratoires : un autre argument, dit Plutarque, en faveur des liens entre Numa et Pythagore, « c’est que des quatre fils qu’eut Numa, il en nomma un Mamercus, du nom du fils de Pythagore. C’est de ce fils de Numa que descend la famille des Æmilii, une des plus nobles d’entre les patriciennes, car ce prince donnait à son fils le nom d’Æmilius, pour désigner sa douceur et la grâce de son langage[a 1]. » Cependant la ressemblance entre le nom Æmilius et le terme grec αἱμυλία (« gentillesse ») est vraisemblablement une coïncidence.
Selon les uns, Numa aurait été un « ami de Pythagore[a 2] », selon d'autres, un grand admirateur. Plutarque signale par ailleurs que « d’autres prétendent que Pythagore a vécu beaucoup plus tard et qu’il est postérieur de près de cinq générations à l’époque de Numa[a 2] », ce qui est confirmé par les recherches modernes, qui placent Numa Pompilius au début du VIIe siècle av. J.-C. et Pythagore au VIe siècle av. J.-C., au moment où les Tarquins règnent à Rome. Le fait que Numa Pompilius aurait connu Pythagore ou aurait été l'un de ses admirateurs provient du fait qu'on attribue à Numa une « sagesse si éclairée qui l’a fait passer pour disciple de Pythagore[a 1] ». Certains prétendent que « Pythagore de Sparte, vainqueur du stade à Olympie, à la seizième olympiade, dont la troisième année est celle de l’élection de Numa, fit un voyage en Italie, lia commerce avec ce prince et l’aida à régler son royaume[a 2]. »
Cependant, Plutarque est conscient du fait que ces traditions sont peu probables. De plus, il ajoute que « les historiens sont en contradiction sur le nombre de ses femmes et de ses enfants[a 3] » et que certains « auteurs [ont] voulu flatter ces quatre familles [dont les Mamerciens] en les faisant descendre de Numa par de fausses généalogies[a 3] », mais déclare que « ce serait un entêtement puéril que de s’arrêter plus longtemps à l’établir ou à la réfuter[a 1] » et qu'« il ne faut donc pas condamner avec sévérité ceux qui, se fondant sur tous ces rapprochements, soutiennent que Pythagore et Numa ont été contemporains, et qu’ils ont eu ensemble les plus grands rapports[a 4] ». Toutefois, dans toute la biographie de Numa, Plutarque parle des préceptes des pythagoriciens qui auraient guidé les actions du roi[a 4],[a 5],[a 6].
Selon toutes ces légendes et traditions rapportées par Plutarque, il semble donc que la gens des Æmilii déclarait descendre d'un des fils de Numa Pompilius ou de Pythagore.
(en) T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p.
(en) Stephen Wilson, The Means of Naming : a Social History, Routledge, , 440 p.
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